L'Agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Assurance Maladie, la région académique Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Santé publique France unissent leurs forces pour sensibiliser la population et encourager la vaccination, un enjeu de santé publique essentiel.
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, bien que des progrès aient été réalisés en matière de couverture vaccinale, ces avancées restent insuffisantes face aux défis actuels. Des pathologies comme la rougeole, la méningite à méningocoque et la grippe demeurent des menaces potentielles et la vaccination reste notre meilleur atout pour éviter leur propagation.
La vaccination en région Provence-Alpes-Côte d’Azur : état des lieux (indicateurs épidémiologiques produits par Santé publique France et disponibles dans le bulletin vaccination en ligne). Consulter le bulletin régional 2024
La bronchiolite
Depuis 2 ans, une immunisation préventive contre la bronchiolite est proposée aux nourrissons en début d’hiver. Ces campagnes d’immunisation ont connu un net succès, avec dès la première année près de 75 % des nouveau-nés immunisés en sortie de maternité, et cette année, près de 50 % des nourrissons de moins de 1 an immunisés en ville. Ces résultats encourageants ont été rendus possibles par la forte mobilisation des professionnels de santé et ont participé concrètement à une atténuation marquée de l’impact des deux dernières épidémies hivernales de bronchiolite. Durant la saison hivernale 2024-2025, l’épidémie de bronchiolite a été de courte durée (8 semaines). Près de 3 000 passages aux urgences ont été enregistrés chez les enfants de moins de 2 ans dont 967 suivis d’une hospitalisation. Ces chiffres sont les plus bas observés depuis la saison hivernale 2016-2017 (à l’exception de l’épidémie tardive post Covid-19 au printemps 2021). Cette réussite démontre qu’une action engagée et réactive de vaccination/immunisation peut modifier significativement la dynamique épidémique d’une maladie.
La rougeole
Après une reprise de la circulation virale en 2024 dans la région mais aussi plus largement en France, la circulation du virus de la rougeole s’intensifie à nouveau en ce début d’année (50 cas depuis le début 2025 versus 63 cas sur toute l’année 2024). En 2025, sans surprise, la grande majorité des cas ont un schéma vaccinal incomplet. Deux tiers des cas sont rattachés à des clusters, principalement des clusters familiaux dans des populations sous vaccinées.
La recrudescence de cas de rougeole met en lumière les limites d’une couverture globale élevée lorsqu’elle n’est pas homogène et qu’elle reste encore inférieure aux recommandations. En 2024, la couverture vaccinale des nourrissons contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) au moins 1 dose est élevée (94 %). Elle est de 86 % pour le schéma complet à 2 doses, légèrement inférieure à celle de la France hexagonale et toujours en dessous de l’objectif de 95 % permettant d’interrompre la transmission. Ce retour du virus rappelle que le respect de l’obligation vaccinale, en vigueur depuis 2018, est un impératif pour assurer une protection de tous les enfants.
En savoir plus sur les obligations vaccinales
Les infections à méningocoques
Le début de l’année 2025 est marqué par un nombre de cas d’infections invasives à méningocoque particulièrement élevé dans la région. Depuis le début de l’année 2025, 25 cas d’infections invasives à méningocoque ont été recensés (versus 47 sur toute l’année 2024). Cette situation épidémiologique donne tout son sens à l’intégration cette année du vaccin contre les sérogroupes ACWY dans le calendrier vaccinal avec l’extension de l’obligation vaccinale ACWY et B pour tous les nourrissons jusqu’à l’âge de 2 ans (avec un rattrapage vaccinal recommandé pour les enfants jusqu’à 4 ans) et la recommandation de la vaccination ACWY pour les adolescents et jeunes adultes (jusqu’à l’âge de 24 ans). Ce vaccin constitue un enjeu crucial pour prévenir des formes graves et souvent foudroyantes de méningite à méningocoques.
En 2024, la couverture vaccinale contre les infections à méningocoques C est élevée (88 %) et celle contre les infections à méningocoque B, recommandée depuis 2022, a fortement progressé pour atteindre 49 % (contre 34 % en 2023). Cette dernière reste cependant insuffisante et en dessous de celle de la France hexagonale.
Le 28 février 2023, le Président de la République a annoncé la mise en place d’une campagne nationale de vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) dans les collèges pour les élèves de 11 à 14 ans. Ce programme a été lancé à la rentrée scolaire 2023 et a donné lieu à des résultats encourageants en Paca, avec une augmentation de la couverture vaccinale d’au moins 19 points chez les garçons et de 24 points chez les filles. Cependant, la deuxième campagne en 2024-2025 a montré une baisse de la participation, ce qui appelle à une nouvelle mobilisation des acteurs éducatifs et de la santé.
La couverture vaccinale contre les papillomavirus continue globalement de progresser chez les filles et chez les garçons avec respectivement 40 % des filles et 18 % des garçons de 16 ans vaccinés avec un schéma complet. Une réduction des écarts de couverture est observée entre les deux sexes.
Pour rappel, les infections à HPV peuvent évoluer vers des cancers dont le plus fréquent est le cancer du col de l'utérus. En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1 000 femmes en décèdent. En tout, 6 400 cancers sont liés chaque année aux virus HPV, dont un sur quatre chez les hommes.
L’hiver 2024-2025 a été marqué par une épidémie de grippe particulièrement intense, exerçant une pression importante sur les établissements de santé de la région et ayant eu un fort impact sur la mortalité. Or, malgré une campagne de communication renforcée, la couverture vaccinale contre la grippe est restée encore cette année très insuffisante avec seulement 43 % des publics éligibles (> 65 ans et/ou atteintes de maladies chroniques) qui ont été vaccinés. Pourtant, les formes graves de la grippe peuvent être largement évitées grâce à la vaccination, en particulier chez ces personnes particulièrement vulnérables.
Parmi les cas graves de grippe admis en réanimation en Provence-Alpes-Côte d’Azur cette saison, le taux de vaccination dans la population à risque de complications (les 65 ans et plus et les moins de 65 ans avec comorbidités) était très faible, environ 20 %.
Ce niveau de couverture vaccinale demeure donc encore très insuffisant. Il appelle à renforcer les actions de sensibilisation et à développer des stratégies de proximité pour améliorer l’accès à la vaccination.
En complément de la vaccination annuelle grippe/covid et des rappels DTP qui doivent être réalisés tous les dix ans, de nouvelles vaccinations concernent désormais les sujets de 65 ans et plus : les vaccinations contre le pneumocoque, le zona et, à partir de 75 ans ou dès 65 ans en cas de pathologies chroniques, la vaccination contre le VRS (virus respiratoire syncytial).
La couverture vaccinale contre la grippe est faible chez les professionnels de santé avec seulement 19 % des professionnels vaccinés en établissements de santé (vs 22 % au niveau national) et 20 % en Ehpad (vs 22 % France hexagonale). Des défauts de vaccination contre la rougeole sont également régulièrement observés. Il est donc essentiel de renforcer la mobilisation au sein des établissements de santé et des structures médico-sociales pour promouvoir la vaccination des personnels.
En France, l’obligation vaccinale est un prérequis pour l’inscription à l’école :
pour les enfants nés avant 2018, elle ne concerne que la vaccination DTP ;
depuis 2018, elle est étendue aux onze vaccins obligatoires (DTP, coqueluche, infections invasives à Haemophilus influenzae de type b, hépatite B, infections invasives à pneumocoque, méningocoque de sérogroupe C, rougeole, oreillons rubéole), complétée à partir de 2025 des méningocoques de sérogroupes ACWY et B.
La première mission de l’éducation nationale en faveur de la vaccination réside en la vérification du statut vaccinal des élèves au moment de leur inscription. En l'absence de vaccination (ou de certificat médical de contre-indication), la famille dispose d’un délai de 3 mois pour mettre en conformité les vaccinations. Pendant ce délai, l’enfant peut être admis provisoirement.
Au fil de la scolarité, plusieurs visites médicales permettent de suivre ce statut vaccinal. Dès 3 ans, les enfants bénéficient d’un examen de santé réalisé par la PMI. En sixième année, c’est au tour des médecins scolaires d’intervenir. Enfin, les infirmières de l’Éducation nationale réalisent à 12 ans un dépistage systématique qui inclut la vérification des vaccins. Ces temps sont autant d’occasions pour informer les familles, les orienter vers les professionnels habilités à vacciner et répondre à leurs interrogations.
« La vaccination est l’un des progrès majeurs de l’Histoire de la médecine. Elle constitue toujours un pilier fondamental de notre système de santé. En France, depuis 140 ans, elle a permis de lutter efficacement contre de nombreuses maladies mortelles, et a contribué à améliorer considérablement la protection et l’espérance de vie des populations. Chaque année dans le monde, selon l’OMS, la vaccination permet d’éviter 3,5 à 5 millions de décès dus à des maladies telles que la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la grippe et la rougeole. »
Catherine Vautrin, Ministre de la Santé, des Solidarités et des Familles
La Semaine européenne de la vaccination 2025 a également permis de présenter la nouvelle stratégie nationale de vaccination et d’immunisation 2025 -2030 élaborée par la Direction générale de la santé en concertation avec de nombreux contributeurs (associations de patients, professionnels de santé, fédérations des établissements sanitaires et institutionnels). Cette stratégie s’adresse en particulier aux personnes les plus fragiles, ainsi qu’à celles les plus éloignées du soin. Déclinée en cinq axes structurants et 31 mesures concrètes, elle s’appuiera, en particulier, sur les nouveaux outils numériques en santé.
> Consultez la stratégie nationale de vaccination d’immunisation en cliquant ici.
Face à l’enjeu majeur que représente l’amélioration des couvertures vaccinales, l’ARS Paca, l’Assurance Maladie, la région académique Provence Alpes Côte-d’Azur et Santé publique France ont décidé d’unir leurs forces en 2025 pour agir de manière coordonnée et structurée sur l’ensemble du territoire. Ce partenariat renforcé s’appuiera sur une série d’actions déployées dans les territoires, avec pour objectif de rendre la vaccination plus accessible, plus systématique et surtout mieux comprise par la population :
une gouvernance dédiée regroupant l’ensemble des acteurs sera mise en place dans notre région pour renforcer le pilotage des politiques vaccinales ;
l’ensemble des acteurs seront remobilisés pour renforcer leur engagement en faveur de la vérification du statut vaccinal à chaque étape-clé du parcours de vie : suivi de grossesse, entrée en crèche, en scolarisation, consultations médicales, ou encore admission à l’hôpital ;
les principaux des collèges, des personnels de santé scolaire et de la communauté éducative seront mobilisés autour des enjeux de vérification du statut vaccinal à l’école et de promotion de la vaccination au collège. Les campagnes de vaccination dans les collèges seront réorganisées : la vaccination contre les infections à méningocoques (ACWY) sera dorénavant proposée en plus de celle contre le papillomavirus HPV. De plus, le calendrier sera simplifié avec une seule campagne de vaccination annuelle au printemps (contre 2 interventions jusqu’à présent en début et fin d’année scolaire), ce qui devrait permettre aux équipes de santé scolaire et éducatives de disposer de plus de temps pour la promotion de ces 2 vaccinations auprès des élèves et parents d’élèves ;
les dispositifs d’aller-vers seront renforcés pour accompagner les publics précaires, via notamment les équipes de médiation en santé déployées depuis 2021 à Marseille, et depuis cette année également à Nice et à Avignon ;
les professionnels de santé, réseaux et structures (URPS, CPTS, centres de santé, maisons de santé…) seront plus fortement mobilisés. Ils pourront s’appuyer sur des outils de communication et une offre de formations renforcée notamment sur les techniques de l’entretien motivationnel ;
l’Assurance Maladie intensifiera ses actions d’identification et d’accompagnement des personnes non à jour de leurs vaccins, en s’appuyant sur ses dispositifs d’aller-vers (courriers, SMS, appels téléphoniques, …) ;
l’Assurance Maladie renforcera sa communication à l’attention des professionnels pour amplifier leur mobilisation ;
une meilleure compréhension des freins et leviers permettra de concevoir des campagnes de communication plus ciblées et adaptées aux différents publics, pour renforcer l’adhésion à la vaccination dans toute la région.