Prise en charge du cancer

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Prise en charge cancer

Environ 31 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année en Paca (9 % des
cancers en France) dont 48% chez les femmes.
Avec 12 500 décès par an, le cancer est responsable de 27 % des décès.

Il est la 1ère cause de mortalité en Paca, avec une surmortalité par cancers de la vessie (+9 %) et du poumon chez les femmes (+4%). Ces résultats nous incitent à renforcer nos actions.

Point de situation

Les cancers les plus représentés en Paca sont le cancer du sein, colorectal, du poumon chez la femme, le cancer de la prostate, du poumon et colorectal chez l’homme. L’incidence de certains cancers est plus élevée en région Paca qu’au niveau national : les cancers de la vessie (+14 % chez l’homme), du pancréas et du col de l’utérus. L’incidence du cancer est plus élevée chez les femmes (+ 4 % tous cancers confondus).

A l’échelle nationale, on note :

  • une baisse du taux d’incidence des cancers chez les hommes (- 1,4 % par an entre 2010 et 2018), liée en partie à une diminution du nombre de cancers de la prostate ; 
  • une progression plus lente chez les femmes (+ 0,7 % par an), lié à l’augmentation de l’incidence du cancer du poumon et dans une moindre mesure à celle du cancer du sein.

Les 76 établissements autorisés au traitement du cancer permettent de mailler les territoires de la région.

Le traitement du cancer comprend 3 modalités de prise en charge soumises à autorisation et pour certaines au respect de seuils : la chirurgie, les traitements médicamenteux systémiques du cancer (TMSC) et la radiothérapie.

Les TMSC regroupent la chimiothérapie, les thérapies ciblées, l’immunothérapie et les médicaments de thérapie innovante quelles que soient les voies d’administration.

Les chirurgies soumises à seuils sont les chirurgies oncologiques viscérale et digestive, thoracique, ORL et maxillo-faciale, urologique, gynécologique et mammaire.

L’évolution de la chirurgie du cancer sur les dernières années met en évidence une relative stabilisation du nombre de patients opérés (+ 0,2% par an sur la période 2017-2021).

Le taux de patients standardisé, opérés d’un cancer (nombre de patients/1000 habitants par classe d’âge et sexe) est supérieur au taux national en 2021 (7,05 en Paca versus 6,21 en France ; ratio Paca/ France =1,14).

Ainsi le recours en région Paca est le plus élevé du territoire national mis à part la Corse. Ce recours est plus marqué dans les Alpes-Maritimes (ratio département/France à 1,25), et dans le Var (ratio à 1,23).

L’évolution de l’activité de chimiothérapie des 4 dernières années met en évidence une augmentation annuelle moyenne de 2,8 %, cet accroissement appliqué sur les années à venir aboutirait à une augmentation de l’activité de 17,8 % entre 2022 et 2028. Le taux de patients standardisé ayant recours à la chimiothérapie est proche du niveau national (5 en Paca, 4,88 en France, ratio à 1,03).

Concernant la radiothérapie, le nombre de patients traités a augmenté de 23 % en 10 ans (période 2011-2021) alors que le nombre de séances de radiothérapie n’a augmenté que de 6%. Cela traduit l’évolution de la radiothérapie vers la pratique de l’hypofractionnement, conduisant à des traitements plus courts délivrant des doses plus élevées à chaque séance dans certains traitements.

Concernant les ressources humaines, si la densité des oncologues en région est comparable à la moyenne nationale (2,18 médecins pour 100 000 habitants / 2,01 en France), la densité en hématologues (1,22/100 000 habitants) est inférieure à la moyenne nationale (1,34) , de même que la densité en radiothérapeutes (1,49 versus 1,53/100 000 habitants au niveau national).

Toutefois, on note des difficultés d’attractivité en oncologie dans des établissements publics éloignés de la côte. Ces constats nous incitent à développer les coopérations entre les établissements.

À l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, le 4 février 2021, le président de la République a dévoilé la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 ;

Elle comprend 4 axes :

Axe 1 : Améliorer la prévention,

Axe 2 : Limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie,

Axe 3 : Lutter contre les cancers de mauvais pronostic,

Axe 4 : S’assurer que les progrès bénéficient à tous.

Dans sa publication initiale l’INCa a dévoilé 235 actions devant se décliner sur 10 ans, réparties en 2 feuilles de route : 2022-2025 et 2026-2030.

Pour rappel, les objectifs fixés en 2021 sont les suivants :

  • Réduire de 60 000 par an le nombre de cancers évitables, à horizon 2040 (on l’estime aujourd’hui à environ 153 000 par an) ;
  • Réaliser un million de dépistages en plus à horizon 2025, sur le périmètre des dépistages existants (aujourd’hui, environ 9 millions de dépistages sont réalisés chaque année) ;
  • Réduire de 2/3 à 1/3 la part des patients souffrant de séquelles 5 ans après un diagnostic (en 2017, 3,8 millions de personnes vivent en France avec un cancer ou en ont guéri) ;
  • Améliorer significativement le taux de survie des cancers de plus mauvais pronostic, à horizon 2030 (en 2016, 7 localisations de cancer présentent un taux de survie à 5 ans inférieur à 33 %, à cela s’ajoutent les types, sous-types ou stades de cancers ne relevant pas de ces 7 localisations mais dont l’évolution reste très défavorable)

La feuille de route cancer de l'ARS Paca 2022-2025

L’ARS PACA a mis en place depuis 2022 sa feuille de route régionale 2022-2025 de la stratégie décennale cancer. Ce sont 40 actions en cours de déploiement dans le cadre de l’animation d’une quinzaine de groupes de travail.

  • Les actions prioritaires de cette feuille de route sont la poursuite du déploiement du dépistage organisé des cancers, la lutte contre le tabagisme, le déploiement de la chimiothérapie en HAD, la numérisation en anatomo-pathologie, la prise en charge palliative précoce dans les cancers de mauvais pronostic, le déploiement du parcours numérique en cancérologie et le travail sur le parcours de cancers de mauvais pronostics.
  • Sur ce sujet, l’ARS PACA travaille sur le parcours des cancers du poumon, des tumeurs cutanées (dont les mélanomes qui sont des tumeurs de mauvais pronostic), des hémopathies malignes (dont les leucémies aigües) et des tumeurs de l’ovaire.

Les services d’accueil des urgences sont un lieu de passage fréquent pour les patients atteints de pathologies cancéreuses, pourtant souvent inadéquat. La prise en charge de ces patients nécessite que les médecins urgentistes disposent d’un contact auquel s’adresser au sein des établissements autorisés au traitement du cancer (primo-diagnostic, complications) répondant ainsi à l’exigence posée par la réforme des autorisations qui dispose que les établissements autorisés en cancérologie doivent pouvoir organiser la continuité des soins pour leurs patients afin de ne pas avoir recours aux services d’urgence. Continuité et permanence des soins en parcours cancérologie nécessitent toutes deux la mise en œuvre de hotlines et/ou de numéros dédiés au caractère opérationnel, aboutissant à une solution efficace pour le patient évitant le renvoi vers les urgences.

Suite à la mise en place d’un groupe de travail associant des médecins urgentistes, chirurgien du cancer et oncologues, une fiche de liaison à destination des urgentistes a été mise en place. Il est recommandé qu’elle soit remplie par le médecin référent de sa prise en charge du cancer et que le patient puisse la fournir s’il est hospitalisé en urgence. Cette fiche est une solution transitoire en attendant la complétude et l’accès universel au dossier médical partagé.

Parcours de soins global après le traitement d’un cancer | Agence régionale de santé PACA

Environ 80 000 cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année.

L’incidence a plus que triplé ces 30 dernières années; or la démographie des dermatologues est critique, avec un creux attendu en 2030.

Le constat global est la prise en charge trop tardive de certaines tumeurs dont le pronostic serait favorable si la détection était précoce.

Dans ce contexte, la survie relative à 5 ans d’un mélanome avec des métastases n’est que de 15% contre 98% au stade localisé. Le pronostic dépend du délai au diagnostic.

Plusieurs actions sont donc menées par l’ARS Paca en lien avec le pilote de cette action, le Pr MA Richard, chef de service de dermatologie à la Timone et le DSRC Onco Paca Corse :

1.La formation sur le repérage des lésions cutanées suspectes de cancer et qui justifient d’une exérèse chirurgicale rapide afin d’optimiser le parcours de soins des patients et de favoriser une prise en charge rapide des lésions dans un contexte de démographie en dermatologues très tendue.

Une web-formation a été réalisée par le Dr Bérangère Demarez et le DSRC Onco Paca Corse afin de favoriser une prise en charge rapide des lésions :

2.La rédaction d’un algorithme de prise en charge directe par un chirurgien pour l’exérèse des tumeurs cutanées suspectes afin de promouvoir l’adressage direct du médecin traitant vers le chirurgien (sans attendre la consultation avec le dermatologue) :

3.La mise en place d’un réseau de chirurgiens pouvant réaliser l’exérèse des lésions suspectes. Cette action est en cours de constitution.