Infirmiers hospitalo-universitaires, garants de la pratique avancée

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La loi de modernisation du système de santé prévoit la possibilité pour les infirmiers, de devenir infirmiers en pratique avancée avec un double objectif : améliorer l’accès aux soins et la qualité des parcours des patients en réduisant la charge de travail des médecins sur des pathologies ciblées. En Paca, 9 infirmiers hospitalo-universitaires accompagnent l’implantation de la pratique avancée.

Les infirmiers en pratique avancée existent depuis plusieurs décennies dans de nombreux pays. Dans le contexte de transition épidémiologique résultant du développement des pathologies chroniques et du vieillissement de la population, les besoins de santé ne sont plus les mêmes : il devient nécessaire d’organiser les prises en charge au long cours et le relais de la phase diagnostique par les différentes étapes du soin, de l’hôpital au domicile, par la prévention et par l’éducation thérapeutique du patient. Ainsi, la pratique avancée constitue une réponse à l’évolution de la demande de soins et permet de réorganiser l’intervention des professionnels de santé tout en en améliorant la qualité, la sécurité et la pertinence des soins.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les infirmiers de la région, mais aussi d’autres territoires, peuvent se former à la pratique avancée durant un cycle de deux ans, à la faculté de Marseille ou de Nice avec cinq spécialités : la psychiatrie et les maladies mentales, les pathologies chroniques stabilisées, les maladies rénales chroniques, l’oncologie et hémato-oncologie et, à Marseille uniquement, les urgences. Environ 60 infirmiers en pratique avancée sont diplômés chaque année à Marseille, 30 à Nice.

« Le déploiement de la pratique avancée requiert de la coordination », souligne Ludovique Loquet, responsable du département RH en santé à l’ARS Paca. « Nous avons donc développé, avec Aix-Marseille Université, puis l’université de Nice, des postes innovants : infirmiers hospitalo-universitaires. Financés à moitié par la faculté et à moitié par l’ARS, ces infirmiers donnent des cours à la faculté, et facilitent la mise en œuvre de la pratique avancée en accompagnant les étudiants, notamment pendant leurs stages et lors du démarrage de leur activité. Ils expliquent aussi aux établissements de santé ce qu’est la pratique avancée. Certains professionnels de santé pensent encore que les infirmiers en pratique avancée sont des coordinateurs, alors qu’ils possèdent un vrai rôle clinique. »

En 2022, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur compte sept infirmiers hospitalo-universitaires à la faculté d’Aix-Marseille et deux à celle de Nice. Un nouveau statut appelé à se développer, afin de mieux répondre aux actuels besoins en santé.

Infirmiers en pratique avancée : sept recommandations

Le groupe de travail de l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur a défini sept recommandations pour un bon exercice de la pratique avancée.

  • L'infirmier en pratique avancée (IPA) doit être ancré au cœur de la profession infirmière.
  • L’IPA exerce au sein d'une équipe pluridisciplinaire et intervient à différents moments du parcours de soins.
  • Son exercice est centré sur la pratique clinique.
  • La réussite du projet d'implantation de la pratique avancée repose sur la prise en compte des besoins et sur l'investissement de l'institution.
  • Pour la réussite du projet, les ressources humaines et matérielles doivent être anticipées
  • La construction de l'activité de l'lPA doit intégrer la notion de sécurisation des soins.
  • L’implantation de l'lPA doit faire l'objet d'une véritable stratégie de communication au sein de l'établissement et des partenaires.

Article de Solène Penhoat