La dengue est une maladie généralement bénigne bien qu’invalidante. Elle peut, dans de rares cas, se compliquer de formes hémorragiques.
La dengue n’est pas naturellement présente en région Paca. Elle circule dans certaines régions tropicales et subtropicales de la planète. A l’occasion d’un voyage dans des zones où la maladie circule, certaines personnes peuvent rentrer en métropole avec la maladie. C’est ce qu’on appelle un cas importé.
Comment attrape-t-on la dengue ?
La dengue est une maladie virale transmise par l’intermédiaire du moustique tigre.
Lors d’une piqûre, le moustique s'infecte en prélevant le virus dans le sang d'une personne infectée (virémie pendant environ 1 semaine). Le virus se multiplie ensuite dans le moustique pendant une durée d’environ une semaine, c’est ce qu’on appelle la phase extrinsèque. A l’issue de cette phase, ce moustique pourra, à l’occasion d’une piqûre, transmettre le virus à une nouvelle personne. Après une phase d’incubation d’environ 1 semaine, la personne infectée développera des symptômes et deviendra à son tour virémique.
Il n’y a pas de transmission directe du virus d’homme à homme.
Quels sont les symptômes de la dengue?
Dans environ 70 % des cas, l’infection est asymptomatique (infection sans aucun symptôme).
Chez les personnes qui développent des symptômes, après une incubation d’environ une semaine, une forte fièvre peut apparaître brutalement (supérieure à 38,5°C), souvent accompagnée de douleurs musculo-articulaires (sensation de courbatures intenses), de maux de tête, et d’une éruption cutanée.
D’autres symptômes tels que des nausées-vomissements peuvent également se manifester. Les symptômes durent en général une semaine.
Quels sont les traitements de la dengue ?
A ce jour, il n’existe aucun traitement curatif de la dengue.
Il existe uniquement des traitements symptomatiques (douleur, fièvre, etc.). Les antalgiques prescrits en général sont ceux à base de paracétamol. En raison du risque de complications hémorragiques pour la dengue, il est nécessaire d’éviter la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires.
Qu’est-ce qu’un cas autochtone de dengue ?
On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire métropolitain et n’a pas voyagé en zone de circulation dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes.
Ceci indique que la personne a été infectée par un moustique contaminé sur notre territoire.
Que fait l’ARS pour éviter que d’autres personnes soient infectées ?
La lutte contre la circulation de la dengue repose principalement sur trois aspects :
1. Éliminer les moustiques tigres contaminés ou qui pourraient potentiellement s’infecter.
Pour cela, nous demandons des démoustications locales réalisées par notre opérateur : l'Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée).
2. Détecter le plus précocement possibles d’autres personnes atteintes de la dengue dans la zone de démoustication afin d’éviter qu’un cycle de transmission ne se mette en place en dehors de celle-ci.
Les hôpitaux, les médecins libéraux et les laboratoires d’analyses médicales du secteur sont mobilisés pour prendre en charge et dépister les personnes qui pourraient présenter les symptômes de la dengue et les signaler à l’ARS.
3. Informer la population de la situation et de la conduite à tenir pour se protéger des piqures, pour stopper la prolifération du moustique tigre et en cas d’apparition de symptômes évocateurs de la dengue.
Que puis-je faire à mon niveau pour me protéger et protéger mon entourage ?
Se protéger des piqûres.
Se protéger des piqures permet à la fois de prévenir une infection par un moustique infecté mais aussi d’éviter de contaminer un moustique. Pour rappel, environ 70 % des cas sont asymptomatiques. Ces cas asymptomatiques peuvent transmettre le virus au moustique.
Les bracelets anti-insectes, huiles essentielles, appareils sonores à ultrasons, vitamine B1, homéopathie, rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide, dont l’efficacité n’a pas été démontrée ne sont pas recommandés.
Consulter son médecin dès les premiers symptômes
En cas de fièvre d’apparition brutale, douleurs musculaires et/ou articulaires, maux de tête, nausées, vomissements ou fatigue, il faut consulter votre médecin rapidement en lui indiquant qu’il y a des cas de dengue dans votre quartier. Il vous orientera vers un laboratoire d’analyses médicales pour confirmation du diagnostic de la dengue.
Éliminer l’eau stagnante des gîtes à moustiques chez soi
Le moustique tigre vit près de nos habitations, dans nos jardins, sur nos terrasses et sur nos balcons. Il se déplace peu durant sa vie ; 150 m en moyenne. 80% des gites larvaires du moustiques tigres sont créés par l’homme autour de son habitation. Chacun peut donc être acteur de la prolifération de moustique autour de chez soit en suivant des gestes simples et efficaces à faire une fois par semaine :
- Ranger à l’abri de la pluie tout ce qui peut contenir de l’eau (seaux, arrosoirs) ;
- Vider les coupelles des plantes et tout ce qui retient de petites quantités d’eau : jouets des enfants, mobiliers et décorations de jardin, pneus usagés, etc. (il est possible de remplir les coupelles de sable) ;
- Bâcher hermétiquement ou recouvrir d’une moustiquaire les réserves d'eau (fût, bidon, piscine non traitée) ;
- Entretenir régulièrement les bassins et y introduire des poissons rouges, des gambusias ou des carpes, poissons friands de larves ;
- Veiller au bon écoulement des gouttières ;
- Ramasser les déchets verts qui peuvent devenir des lieux de repos pour les moustiques adultes.
Parler de ces gestes à son voisinage : afin que chacun dans le quartier se mobilise pour faire de même, de façon à réduire collectivement et significativement la présence du moustique à l’échelle du quartier.
Quels sont les produits utilisés pour la démoustication ?
Ceux sont des produits de la même famille que ceux utilisés pour la confection des produits anti-moustiques que l’on trouve dans le commerce. Particulièrement, ceux utilisés par l’EID disposent d’une autorisation de mise sur le marché spécifique à cet usage.
Quels sont les risques pour la santé humaine liés à ces produits ?
Le traitement est une intervention parfaitement maîtrisée. Il se fait dans un espace très limité (150m). Aux doses et méthodes utilisées pour démoustication autour de cas, l’exposition de la population, dont les enfants, aux panaches ne présente pas de risque pour la santé. Il est toutefois possible que des personnes plus sensibles ressentent des gênes (picotements des yeux, du nez ou de la gorge). Ces effets sont bénins et réversibles.
Pour éviter ces désagréments par mesure de précaution, l’EID pulvérise le matin entre 4 h et 5h.
Alors pourquoi l’EID met des masques et des combinaisons ?
Les techniciens qui appliquent ces produits sont eux, au contact direct et immédiat des produits, avec une fréquence d’exposition élevée. Ils ont donc besoin de ces équipements de protection individuelle pour éviter d’être incommodés.
Quel est l’impact du produit biocide utilisé sur l’environnement ?
C’est un insecticide, il n’est pas anodin pour la faune et particulièrement pour le milieu aquatique. C’est pourquoi des protocoles sont prévus avec les partenaires compétents (Dreal, DDTM, etc.) pour protéger notamment les ruchers, les faunes des cours d’eau et les zones remarquables (Natura 2000).
Comment serons-nous informés d’une opération de démoustication ?
24 à 48H avant la réalisation de la démoustication, l’EID Méditerranée distribuera des flyers avec la date et l’heure du traitement dans toutes les boîtes aux lettres du/des quartier(s) concernés. Ce flyer comporte également plusieurs conseils de facilitation des interventions.
Pourquoi ne faites-vous pas réaliser une démoustication sur la commune avant que des cas apparaissent ?
La démoustication est la stratégie utilisée pour détruire les moustiques adultes et/ou larves qui ont été retrouvés lors de l’enquête entomologique et à proximité d’une personne atteinte de dengue. Elle vise donc à détruire les insectes potentiellement infectés par le virus et non pas à réduire une densité de moustiques dans l’espace et le temps.
Ses effets sont limités dans le temps et, en l’absence de gestes de prévention (élimination des gites larvaires), les moustiques reviennent dès 10 jours après le traitement.
Par ailleurs, les études indiquent que le moustique tigre présente un potentiel de résistance à l’insecticide.
En l’absence de cas, sans élimination des gites larvaires, les traitements de confort ont une utilité limitée dans le temps et participent à la résistance progressive aux insecticides. L’ARS n’engage alors que les traitements nécessaires de santé publique.