Air Bel est un quartier prioritaire de la ville de Marseille urbanisé en 1971, composé en intégralité de logements collectifs et dans lesquels vivent environ 4000 habitants. La situation du quartier (logements anciens, proximité avec des axes de transports, enclavement, configuration peu propice aux mobilités douces) est peu favorable à un bon état de santé des populations et des problématiques communes aux autres quartiers prioritaires y sont observées (surpoids et obésité, diabète, souffrance psychologique).
Le quartier d’Air Bel fait actuellement l’objet d’un projet de renouvellement urbain (PRU). Ce PRU, outre la rénovation et le réaménagement du quartier, prévoit son désenclavement par la création d’une nouvelle voie de circulation le traversant. À l’occasion de ce PRU, la Ville de Marseille et ses partenaires, avec le soutien méthodologique de l’Observatoire Régional de la Santé PACA (ORS PACA), ont décidé de mettre en œuvre une EIS portant sur le PRU d’Air Bel et plus précisément sur la création de la nouvelle voie de circulation au sein du quartier, afin de réduire les inégalités sociales et territoriales de santé.
L’EIS a dans un premier temps permis une estimation des impacts du PRU et de la création de la nouvelle voie de circulation sur la santé des habitants, suite au croisement de trois types de données : données scientifiques, données quantitatives issues d’un portait socio-sanitaire et environnemental du quartier d’Air Bel et données qualitatives provenant d’entretiens avec des acteurs et usagers du quartier (habitants, centre social, infirmière libérale, préfecture, etc.).
Des recommandations opérationnelles et réalistes ont ensuite été formulées de façon participative et collective afin de minimiser les effets négatifs et maximiser les effets positifs du PRU sur la santé des habitants et des usagers de la cité Air Bel. Ces recommandations sont au nombre d’une cinquantaine, selon un découpage en 8 déterminants de santé, avec une attention particulière portée aux populations les plus vulnérables (enfants, personnes âgées, familles monoparentales, en situation de précarité, etc.).
Le PRU n’étant pas encore terminé, il est encore trop tôt pour savoir quelles recommandations de l’EIS seront suivies et effectivement mises en œuvre. On peut cependant mettre en avant le développement d’une culture commune en santé environnementale chez les différentes parties prenantes du projet qui n’ont pas forcément l’habitude de travailler sur ces sujets. La promotion des enjeux de santé dans l’aménagement du territoire n’en est que renforcée. Il faut également souligner l’importance du portage politique de l’EIS : ce sont effectivement les élus qui décident au final des recommandations qui vont être financées ou non. Enfin, lors de l’EIS d’Air Bel, des associations représentant les habitants du quartier ont été associées au projet. Les APNE ont donc un rôle à jouer lors de l’élaboration de ces EIS.
