L’ ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur met en œuvre tout un plan d’accompagnement des femmes, des enfants, des familles. Les explications de Christine Cassan, conseillère 1 000 premiers jours et petite enfance auprès de la direction générale à l’ARS PACA.
« La période des 1 000 premiers jours a été désignée par le président de la République comme une priorité gouvernementale. Il s’agit d’une période clé pour le développement de l’enfant : sa santé, son bien-être, mais aussi ceux de ses parents. C’est là où tout commence, là que se posent les fondations de sa vie.
Les 1000 premiers jours, c’est aussi un temps de bouleversements et de vulnérabilités. C’est un moment clé pour agir contre les inégalités sociales et leur reproduction, en œuvrant pour l’équité des chances générées par une bonne santé physique, psychique et sociale. Parce que la précocité des interventions est liée à leur efficacité, garantir le bon développement des enfants aujourd’hui, c’est agir pour les adultes et la société de demain.
L’ARS est au cœur de l’accompagnement des 1 000 premiers jours, notamment pendant trois moments forts : la grossesse, le séjour à la maternité et le retour au domicile. Durant la grossesse, nous voulons renforcer l’accès à l’entretien prénatal précoce mené par une sage-femme ou un médecin.
Aujourd’hui, seulement une femme enceinte sur deux en situation de vulnérabilité en bénéficie. Or, c’est un moment fort pour identifier les vulnérabilités, les fragilités et permettre à la grossesse et à la naissance de se faire dans les meilleures conditions en proposant un parcours adapté. Nous favorisons aussi la formation des professionnels de santé impliqués dans cette étape afin d’harmoniser le contenu de cet entretien.
Le second moment est le séjour à la maternité. Nous avons contribué au renforcement des staffs médico-psychosociaux dans toutes les maternités de la région. Les femmes peuvent s’appuyer sur des équipes pluridisciplinaires, comprenant des professionnels de santé, mais aussi des assistantes sociales, des psychologues, des conseillères familiales. Des parcours d’accompagnement peuvent ainsi être définis.
Une fois qu’elle a quitté la maternité, la maman se retrouve parfois démunie avec son nouveau-né. 15 % des femmes souffrent d’ailleurs d’une dépression post-partum dans l’année qui suit la naissance. Obligatoire depuis le 1er juillet 2022, l’entretien post natal n’est pas encore assez systématisé. Nous nous mobilisions en ce sens notamment en renforçant la psychiatrie périnatale.
Un comité opérationnel régional des 1 000 premiers jours a été mis en place. Il réunit les différentes institutions au niveau régional afin de favoriser les synergies : l’assurance maladie, la Mutualité Sociale Agricole (MSA), la Direction Générale des Affaires Culturelles (DRAC), la Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS), la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), Santé publique France et l’ARS.
Dans le cadre des 1 000 premiers jours, l’ARS a lancé conjointement, en 2022, avec la DREETS, un appel à projets pour soutenir des initiatives en faveur de la périnatalité afin d’accompagner notamment les structures d’hébergement qui accueillent des femmes en grande précarité. Nous formons aussi les professionnels de santé au développement des compétences psychosociales, à l’allaitement, à la nutrition… Les partenaires de la DRAC et de la CAF ont été associés dans l’évaluation des projets reçus afin que nos actions soient coordonnées et complémentaires.
Toutes ces actions vont se poursuivre durant les prochaines années, permettant aux 1 000 premiers jours de débuter sur un socle socio-médical cohérent et renforcé ».
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La mise en œuvre de la politique des 1 000 premiers jours est très transversale au sein de l’ARS. Toutes les directions Métier de l’ARS sont engagées depuis 2021 dans un comité de pilotage interne afin de définir collectivement des priorités dans la déclinaison régionale du versant « Santé » de cette politique ainsi que les délégations départementales, en première ligne dans l’organisation territoriale d’une offre médico-sociale et sanitaire, associées depuis le début de l’année. Un de nos objectifs est également de développer des collaborations avec les autres institutions afin de dégager des synergies en organisant une gouvernance et en contractualisant afin d’affirmer nos engagements respectifs. C’est notamment le cas dans la contractualisation tripartite débutée en 2020 avec les conseils départementaux, les préfectures et l’ARS. |
Article de Solène Penhoat
