Le principe de rétablissement en santé mentale implique des réponses aux besoins multiples des personnes concernées :
- soins de santé,
- soutien au logement et au travail,
- accès au sport, à la culture et aux loisirs,
- participation citoyenne.
L’absence de logement est un déterminant de surmortalité Les personnes qui vivent dans la rue court un danger (agressions, chutes, accidents de la route) car l’espace urbain n’est pas adapté à la vie sans logement, ce qui entraine des hospitalisations et une surmortalité. |
Le logement est l’une des conditions de l’inclusion des personnes. Un renforcement de l’offre de logement en milieu ordinaire s’adressant à des personnes ayant des troubles psychiques, est donc nécessaire.
(…) par sa valeur et sa localisation, il participe fortement aux inégalités sociales et spatiales de santé, celles-ci se cumulant lorsqu’il existe un environnement dégradé – des nuisances sonores, des pollutions diverses – pour des habitants majoritairement en situation de précarité sociale. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les déterminants sociaux de santé, soit les circonstances dans lesquelles les personnes naissent, grandissent et vieillissent, représentent les principales causes des inégalités de santé. De plus, l’accès à un logement décent et abordable – ainsi que son maintien – est un déterminant de santé mentale essentiel. C’est pour lutter contre ces inégalités qu’au fil du temps, la responsabilité de la question de l’habitat s’est étendue de la sphère privée à la sphère publique.
Source : cairn.info
Une offre de logement pour les personnes ayant des troubles psychiques qui se développe
L’habitat inclusif, inscrit dans la loi ELAN, propose aux personnes en situation de handicap, à titre de résidence principale, un logement autonome complété d’un espace partagé mis à la disposition des habitants.
La Stratégie pour le Logement d’abord et la lutte contre le sans-abrisme prévoit l’augmentation du nombre de places de pensions de familles et résidences accueil pour les personnes en situation de précarité.
Le dispositif « Un chez soi d’abord »
« Les personnes qui vivent avec 650 dollars par mois (environ 500 euros) et qui connaissent des problèmes de santé mentale sévères ne sont pas arrivées dans la rue parce qu’elles étaient malades, mais parce qu’elles sont pauvres ! Par exemple, elles ont quitté leur appartement lors d’une hospitalisation en institution psychiatrique, et à leur sortie, elles se sont retrouvées à la rue et y sont restées. » déclare Sam Tsemberis, fondateur de Housing first.
Le programme « Un chez soi d’abord » a été développé dans les années 90 aux Etats-Unis et est devenu une politique internationale recommandée par l’OMS et l’ONU. Il permet à des personnes sans-abris avec des troubles psychiques graves et persistants d’accéder directement à un logement et à un accompagnement vers un retour à la vie en milieu ordinaire.
La politique de lutte contre le sans-abrisme en France est orientée vers une politique générale dite de logement d’abord depuis septembre 2017 et plus de 400 000 millions d’euros ont été investis dans cette nouvelle orientation.
|
Et en région Paca
L’ARS Paca a initié avec la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale deux expérimentations « un chez soi d’abord » de petite taille en 2019. Une expérimentation de suivi d’intensité variable sur la ville de Marseille va débuter en 2020.
A l'échelle régionale, le programme sera déployé à Nice dès 2020. 200 personnes bénéficieront d’un logement en 2020, 420 personnes en 2021.
Cette réussite a conduit à étendre le dispositif à 20 autres grandes villes de France d’ici à 2022.