Veille sanitaire en période de vagues de chaleur

A compter de 2021, la disposition spécifique ORSEC Gestion des Vagues de chaleur remplace le plan départemental de gestion canicule.

Elle a pour objet la préparation et la gestion sanitaire des vagues de chaleur et vise à identifier les acteurs concernés, ainsi que leurs missions, leurs moyens et les actions attendues par chacun.

Piloté par les préfets de département, il est préparé et mis en œuvre par l’ensemble des acteurs locaux concernés, l’idée étant que chaque acteur soit organisé et en mesure de mettre en œuvre les actions qui lui incombent.

La vigilance météorologique est assurée par Météo France. Météo France élabore chaque jour une carte de la France métropolitaine qui signale dans les 24 heures à venir si un danger météorologique menace. Elle s’adresse à l’ensemble de la population.

Elle est réactualisée 2 fois par jour à 6 h et 16 h mais peut être réactualisée à tout moment, si un changement notable intervient.

Les phénomènes météorologiques suivis sont : vague de chaleur, vent violent, grand froid, pluie-inondation, inondation, orages, neige-verglas, avalanches et vagues-submersion.

Il existe 4 niveaux de vigilance météorologique : vert, jaune, orange et rouge.

Les 4 niveaux d’activation du dispositif de gestion des vagues de chaleur s’articulent avec les 4 niveaux de vigilance météorologique :

Niveau 1 - La veille saisonnière

Ce niveau est activé entre le 1er juin et le 15 septembre de chaque année. Il correspond à la mise en œuvre, au niveau national :

• du dispositif de veille biométéorologique, assuré par Météo-France et Santé publique France, qui permet de détecter la survenue d’une vague de chaleur ;
• du dispositif d’information et de communication, avec notamment, le numéro vert activé par le ministère chargé de la Santé.

Niveau 2 – Le pic de chaleur et l’épisode persistant de chaleur

C'est une phase de veille renforcée permettant aux différents services de se préparer à une montée en charge en vue d’un éventuel passage au niveau 3 - alerte canicule - et de renforcer des actions de communication locales et ciblées (en particulier la veille de week-ends et de jours fériés).

Cette phase de décompose en deux sous niveaux de gestion :

• Le pic de chaleur correspond à une chaleur intense de courte durée (un ou deux jours).
• L’épisode persistant de chaleur correspond à des températures proches ou en dessous des seuils départementaux et qui perdurent dans le temps (supérieur à trois jours).

Niveau 3 - L'alerte canicule

Il s’agit d’une période de chaleur intense pour laquelle les températures atteignent ou dépassent les seuils départementaux pendant trois jours et trois nuits consécutifs.

Ce niveau conduit à la mise en œuvre  par les services publics et les acteurs territoriaux de mesures de prévention et de gestion à la demande des préfets de département concernés.

Ces mesures doivent être adaptées à l’intensité et à la durée du phénomène : actions de communication visant à rappeler les actions préventives individuelles à mettre en œuvre (hydratation, mise à l’abri de la chaleur, ...), déclenchement des « plans bleus » dans les établissements accueillant des personnes âgées ou handicapées, mobilisation de la permanence des soins ambulatoires, des Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et des Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), activation par les mairies des registres communaux avec aide aux personnes âgées et handicapées isolées inscrites sur les registres, mesures pour les personnes sans abri, etc…

Niveau 4 – L’alerte canicule extrême

Il s’agit d’une canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son étendue géographique, à forts impacts non seulement sanitaires, mais aussi sociétaux, avec apparition d’effets collatéraux.

Le classement en vigilance météorologique rouge relève d’une décision prise par Météo France en accord avec le ministère chargé de la santé et, le cas échéant, avec les autres ministères concernés.

Il ne peut concerner qu’un département déjà placé en vigilance orange.

Le classement d’un département en vigilance rouge canicule extrême résulte d’un croisement de dires d’experts météorologues (qui évaluent le caractère inhabituel pour chaque département de la vague de chaleur) et d’experts épidémiologistes (qui évaluent le risque sanitaire attendu en termes de morbidité et de surmortalité, ainsi que sur l’impact sanitaire potentiel sur d’autres catégories de population que les seules populations vulnérables.).

La disposition spécifique ORSEC Gestion des vagues de chaleur précise qu'au regard de ses attributions propres en matière de prévention, de soins et de prise en charge médico-sociale, l’agence régionale de santé apporte son appui aux préfets dans la mise en œuvre du dispositif de préparation et de gestion des vagues de chaleur.

Dans ce cadre, l’agence :

• s’assure, d’une part, de l’organisation de la permanence des soins en médecine ambulatoire dans les départements et d’autre part, d’une programmation anticipée et coordonnée au niveau régional et au sein de chaque territoire de santé, des capacités d’hospitalisation et de leur adaptation en fonction des fluctuations saisonnières.
• rappelle aux acteurs de santé du territoire les mesures devant être mises en œuvre en cas de survenue d’une vague de chaleur ;
• alerte les acteurs de santé du territoire de la survenue d’une vague de chaleur ;
• diffuse des recommandations sanitaires ;
• participe aux Centres opérationnels départementaux (COD) et Centre opérationnel de zone de défense (COZ) armés par les préfets lors de la survenue d’une vague de chaleur.

Enfin, dans le cadre du dispositif de surveillance sanitaire, la Cellule régionale de Santé publique France en région Paca et en Corse a pour mission de centraliser, d’interpréter et de transmettre aux services centraux de Santé publique France et aux partenaires de la veille sanitaire des indicateurs de mortalité et de morbidité selon la périodicité définie au niveau national. Elle fournit, si nécessaire, une évaluation qualitative de la situation sanitaire auprès des partenaires.