Un plan pour renforcer l’accès territorial aux soins

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L'accès aux soins sur l'ensemble du territoire et l'organisation des soins de proximité constituent deux objectifs prioritaires du gouvernement et de l’ARS Paca. Le plan national d'accès aux soins représente le fil rouge de la stratégie qui sera mise en œuvre en région Paca avec l'ensemble des partenaires régionaux.

Le plan d’accès aux soins a été lancé par Agnès Buzyn le 13 octobre 2017.

Le plan national d'accès aux soins s’articule autour de 4 axes prioritaires:

Parmi les mesures présentées, certaines sont d'application immédiate en région. D'autres nécessitent des travaux nationaux d'ordre législatif ou réglementaire.

En région Paca, la population et les professionnels de santé sont concentré sur le littoral et dans la vallée du Rhône : 92 % de la population vit dans des communes urbaines.

Plus d’un habitant sur deux réside dans de grandes agglomérations régionales (Marseille, Aix-en-Provence, Nice, Toulon et Avignon).

On observe également un phénomène de péri-urbanisation, avec une augmentation de la population dans les communes situées à la périphérie des grandes villes.

Une population plus âgée que la moyenne nationale

La région compte près de 5 millions d’habitants, dont près de 30% ont plus de 60 ans. L’indice de vieillissement est le 5ème plus élevé de France. En 2040, les plus de 60 ans constitueraient plus du tiers de la population régionale.

Une progression des personnes vivant seules et des familles monoparentales

Une précarité et des inégalités socio-économiques importantes

En 2013, 17 % des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur vivaient sous le seuil de pauvreté, contre 14,5 % en France.

Pour répondre aux défis de la région  Paca, l'ARS Paca engage des actions concrètes sur le terrain, anime la gouvernance avec les acteurs de santé en région réunis au sein de la Commission de coordination de l’offre de proximité et crée une direction dédiée.

Le plan d’accès aux soins en région Paca s’articule autour d’actions prioritaires telles que :

  • La création d’un observatoire territorial de l’offre libérale piloté par l’URPS médecins libéraux qualification des zones prioritaires.
  • La création d’un guichet territorial unique pour informer et accompagner les jeunes diplômés et professionnels de santé de leur installation jusqu’à leur retraite.

Les objectifs

  • Faciliter la création des structures d’exercice coordonné.
  • Pérenniser et développer le protocole Asalee (Action de santé libérale en équipe), une organisation des soins primaires en binômes médecins généralistes/infirmiers.
  • Favoriser les consultations avancées dans les zones d’interventions prioritaires.
  • Développer des postes d’assistants partagés entre la ville et l’hôpital.
  • Articuler et faire converger les services d’appui à la coordination, autour des plateformes territoriales d’appui à la coordination (PTA).
  • Mettre les nouvelles technologies au service de la santé en déployant le dossier médical partagé, les services numériques pour l’appui à la coordination et les projets de télémédecine.
  • Renforcer l’offre de stage de terrain sur les territoires prioritaires par le recrutement de maitre de stage et la création d’îlots de formation.
  • Favoriser les remplacements et l’exercice mixte contrat de Praticien territorial médical de remplacement.

Mobiliser et fédérer les acteurs de santé autour de la mise en œuvre de cette stratégie régionale d’accès aux soins est un atout majeur pour la région. Une gouvernance régionale existe, il s’agit de la Commission de coordination de l’offre de proximité et du comité des financeurs. Des commissions départementales en sont le relai sur le territoire. Ces instances réunissent l’union régionale représentant les médecins libéraux (URPS), le Conseil de l’Ordre, les services de l’Etat, les collectivités territoriales et tout particulièrement le Conseil régional, l’assurance maladie, la faculté de médecine, etc.

Cette gouvernance permet de piloter de manière transversale les actions à mettre œuvre sur le territoire.

Un pôle de santé pour renforcer l’offre de santé dans le Champsaur

C’était il y a plus de deux ans : l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur accompagnait le regroupement des trois maisons de santé pluridisciplinaires de la vallée du Champsaur (Hautes-Alpes) en un unique pôle de santé.

L’objectif ? Proposer une offre de soins au plus proche des patients en mutualisant les compétences des professionnels de santé sur le territoire. Pour Marc Eyraud, coordinateur du pôle de santé et chargé de la direction, « nous sommes sur un territoire rural de montagne qui compte près de 11 000 habitants et nous avons un potentiel d’environ 80 professionnels de santé. L’intérêt, c’est qu’au-delà de la prise en charge de premiers recours, les acteurs de santé se rassemblent, se coordonnent, conceptualisent et proposent des actions en réseau, en particulier dans le domaine du sport-santé, dans lequel nous sommes très novateurs ». Dans les mois à venir, les pôles de santé évolueront en de plus grandes communautés, pour élargir la mission globale aux secteurs social et médico-social.

Médecins correspondants du Samu : un maillon essentiel pour sauver des vies

En cas d’urgence vitale, chaque minute compte. Le fait d’habiter une vallée isolée pourrait donc compromettre les chances de survie. Dans le département des Hautes-Alpes, l’ARS déploie un dispositif de 31 médecins correspondants du Samu (MCS) qui interviennent en premier recours, en attendant le Service mobile d’urgences et de réanimation (Smur). Une organisation qui a fait ses preuves.

Aujourd’hui, 31 praticiens ont ainsi été formés, 7 futurs médecins ont fait connaître leur souhait de rejoindre le réseau en 2018. « Tous ont en commun l’envie de s’impliquer dans les urgences vitales. Le statut de MCS impose une grande disponibilité. »

En 2016, les MCS ont été sollicités à 207 reprises, soit une croissance de l’activité de +40 % en un an. Les principaux motifs d’intervention sont les pathologies cardio-vasculaires (47 %), les traumatismes (21 %), les urgences obstétricales (15 %) et les pathologies neurologiques (12 %).

Pratique avancée : des infirmières au champ de compétences élargi

Depuis plusieurs années, des infirmières françaises se forment à la pratique avancée, pour étendre leur rôle auprès des patients. Ainsi les infirmières pourront de plus en plus assurer le suivi médical des malades et les médecins se concentrer sur leur expertise. Elles renforcent ainsi leur capacité à prendre des décisions complexes et disposent de compétences cliniques pour une pratique de soins élargie, incluant notamment la recherche.

L’université d’Aix-Marseille est un des établissements de France qui prépare à la pratique avancée. « La loi prévoit que les infirmières formées à la pratique avancée pourront effectuer des activités nouvelles, notamment en ce qui concerne l’orientation des patients, le dépistage, la prévention, l’éducation thérapeutique, les actes de techniques et la surveillance clinique. Ce sont des activités supplémentaires au champ de compétence d’une infirmière de soins généraux. Elles devraient aussi pouvoir effectuer des prescriptions » explique Sébastien Colson, maître de conférences, enseignant-chercheur en sciences infirmières et co-responsable pédagogique du Master.

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