Un nouveau paradigme de prise en charge fondé sur les droits des patients
Une feuille de route de santé mentale a été publiée en juin 2018 par la Ministre des Solidarités et de la santé avec 3 axes :
- promouvoir le bien-être,
- garantir un parcours de soins de qualité,
- améliorer l’inclusion sociale
Cette feuille de route s’accompagne de 37 actions concrètes dont la mise en place sera assurée par un le délégué ministériel, Frank Bellivier.
Promouvoir des pratiques orientée rétablissement
La notion de rétablissement et les pratiques dites « orientées vers le rétablissement » se sont développées face à la prise de conscience que 1/3 des personnes atteintes des troubles en santé mentale peut se rétablir dans les premières années après l’apparition des troubles. Des troubles qui sont d'ailleurs souvent intermittents.
Les pratiques orientées rétablissement ont connu un essor considérable dans le monde. En France, la région Paca est un des territoires les plus dynamiques en termes d’implantation de nouvelles pratiques orientées rétablissement.
Malgré un niveau de rétablissement important des troubles psychiques et des pathologies psychiatriques, les conséquences sociales de ces troubles sont souvent très dévastatrices (violence subie, isolement, exclusion, appauvrissement, divorce, perte de la garde de ses enfants, perte d’emploi, arrêt des études) et maintiennent les gens en situation de handicap psycho-social.
Il est parfois plus difficile pour les gens de guérir des conséquences sociales de leur maladie que de la maladie elle-même.
Lire notre dossier sur la lutte contre la stigmatisation en santé mentale
Les actions de l’ARS Paca sont motivées par plusieurs constats :
- Un coût économique très important : les troubles mentaux (maladies psychiatriques ou consommations de psychotropes) représentent le premier poste de dépenses du régime général de l’assurance maladie : soit 19,3 milliards d’euros.
- Le coût économique et social des troubles mentaux est évalué à 109 milliards d’euros
Lire notre dossier Logement et santé mentale - Une surmortalité et une mauvaise qualité de vie : En moyenne l’espérance vie des personnes vivant avec un trouble psychiatrique sévère est inférieure de 10 à 25 ans
- Des droits non respectés et des « victimes accusées » : les soignants témoignent de plus en plus librement de leurs difficultés à pratiquer une psychiatrie respectueuse des droits. Les patients quant à eux sont souvent victimes de stigmatisation alors même qu’ils sont 10 fois plus agressés physiquement et 100 fois plus victimes de vols.
- Des pratiques encore trop éloignées des bonnes pratiques : alors que 80% des personnes sont suivies en ambulatoire seulement un tiers du budget de la psychiatrie est utilisé pour les soigner (2/3 pour l'hospitalisation).
Lire notre dossier sur les enjeux en matière de santé mentale
La stratégie de l’ARS Paca en matière de santé mentale
La stratégie peut se résumer en deux fils rouges indissociables :
- un meilleur respect des droits des personnes vivant avec un trouble psychique,
- une implantation progressive des bonnes pratiques en santé mentale.
L’ARS dispose d’outils d’animation et d’actions territoriales spécifiques :
- Projet territoriaux de santé mentale (PTSM),
- Conseils locaux de santé mentale (CLSM),
Une stratégie de changement via des actions nouvelles
Des projets nouveaux à fort levier de changement ont été identifiés et sont accompagnés par l’ARS Paca. Ces projets seront complétés par une logique d’amélioration des bonnes pratiques au sein des établissements.
Nos actions prioritaires
Une stratégie de contrôle qualité, de repérage et diffusion des bonne pratiques et du respect des droits des personnes, doit être systématisée via une méthode qui reste à construire.
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Une politique de formation sur le rétablissement et les bonnes pratiques
- Une démarche de formations initiales thématiques
- Une politique de formation continue (DU rétablissement, DIU bonnes pratiques, licence de médiateur pairs).
L’exemple du Centre de formation au rétablissement (Cofor) : les personnes concernées ne sont plus dans un rôle passif de malade, mais s’approprient un rôle valorisé d’étudiant, construisant leur parcours de formation personnalisé, choisissant des cursus de formation conçus comme des outils de connaissance de soi, de ses troubles et des moyens d’y faire face, pour elles-mêmes et avec leurs pairs. |