« Plus de 3 600 personnes se sont contaminées par le VIH en France en 2023, l’activité de dépistage reste donc un enjeu crucial. En élargissant l’accès au dépistage des autres infections sexuellement transmissibles, nous consolidons un pilier indispensable de notre politique de santé publique. Plus les infections sexuellement transmissibles sont diagnostiquées tôt, plus la prise en charge est adaptée et le risque de contamination réduit. La prévention combinée (préservatif, PrEP, TPE, TasP, vaccination contre les IST, dépistage) doit être connue et accessible à tous. Si des progrès sont visibles, je reste pleinement engagée pour aller encore plus loin : atteindre toutes les personnes concernées, lever les freins au dépistage et garantir un accompagnement adapté pour chacun. Cette mobilisation collective est essentielle pour atteindre l’objectif 2030 et éradiquer l’épidémie. »
Geneviève DARRIEUSECQ, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins.
Hausse des infections VIH en Paca : l'importance du dépistage précoce
En 2023, le nombre de découvertes des nouvelles infections à VIH en Paca était en augmentation (358 contre 292 en 2022 soit une hausse de 22 %).
Selon les estimations de Santé publique France, en 2023 en Paca, 234 personnes ont été nouvellement contaminées pour le VIH et 663 personnes vivaient avec le VIH sans connaitre leur séropositivité. Les contaminations lors de rapports hétérosexuels sont devenues majoritaires par rapport à la contamination lors de rapports sexuels entre hommes, qui était le mode de contamination prépondérant dans les années précédentes.
Le dépistage est le seul moyen de savoir si l’on est porteur d’une infection sexuellement transmissible. Une découverte tardive de la séropositivité constitue une perte de chance pour la prise en charge individuelle et représente un risque accru de transmission aux partenaires.
Une offre étendue de dépistage est proposée par les Cegidd et par diverses structures habilitées à réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD). Depuis janvier 2022, il est possible d’effectuer un dépistage du VIH dans tous les laboratoires d’analyses biologiques sans ordonnance, sans rendez-vous et avec une prise en charge à 100 %. En septembre 2024, cette offre a été élargie pour les moins de 26 ans au dépistage de 4 infections sexuellement transmissibles : gonorrhée, chlamydiose, syphilis et hépatite B (dispositif « Mon Test IST »).
L’activité de dépistage du VIH est importante en région Paca avec 698 700 analyses réalisées en 2023. Le dépistage en laboratoire sans ordonnance connait un engouement croissant : 63 754 personnes ont bénéficié de ce test en 2023, en forte augmentation par rapport à 2022 (15 667).
L’usage du préservatif (féminin ou masculin) comme moyen de prévention du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles doit continuer à être largement promu notamment auprès des jeunes, dans un contexte où le recours au préservatif lors du premier rapport enregistre une baisse depuis quelques années[1]. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2023, tous les jeunes de moins de 26 ans peuvent avoir accès à des préservatifs gratuits en pharmacie.
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est un moyen de prévention efficace du VIH reposant sur la prise d’un médicament par une personne non infectée par le VIH exposée au risque d’infection. Tous les médecins, en ville comme à l’hôpital, peuvent prescrire et initier ce traitement. En Paca en 2023, 1 500 personnes ont commencé un traitement préventif (PrEP).
La cartographie des CeGIDD en Paca Corse
Santé sexuelle : un axe prioritaire du Projet régional de santé Paca 2023-2028
La prévention en santé sexuelle constitue un axe prioritaire du projet régional de santé 2023-2028. L’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur développe dans ce cadre des actions concernant :
- la prévention du VIH et autres infections sexuellement transmissibles en adaptant les outils disponibles à chaque public : préservatif, dépistage, traitement préventif, traitement après un rapport sexuel non-protégé ou un accident d'exposition virale,…) ;
- l’éducation des jeunes à la sexualité, à la santé sexuelle et aux relations entre les personnes ;
- la communication auprès du grand public en organisant notamment chaque année avant l’été un temps dédié intitulé : « le mois de la santé sexualité, on en parle » ;
- l’amélioration de l’accès aux soins en matière de santé sexuelle et reproductive des publics précaires (personnes migrantes primo-arrivantes, mineurs non accompagnés, personne en situation de prostitution…).
Et aussi :
L’activité de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis et à gonocoque et de la syphilis est en augmentation constante depuis 2018. C’est le cas également pour les diagnostics de ces infections. En 2023 Santé publique France a pu estimer pour la première fois le taux d’infections à gonocoque et les résultats sont préoccupants. Ces diagnostics ont fortement augmenté depuis 2018, de plus de 300 %, cette progression étant très supérieure à l’augmentation de dépistage (65%).
[1] Enquête CSF-2023 Inserm-ANRS-MIE