L’intoxication au plomb peut entraîner chez l’enfant des difficultés d’apprentissage, des troubles du comportement et du sommeil, une baisse de l’audition, des signes digestifs...
Le plomb est un métal d’usage très ancien, qui peut être présent dans notre environnement quotidien : anciennes peintures, canalisations d’eau en plomb, sols et poussières, aliments, air, etc. L’ingestion ou l’inhalation de plomb est toxique.
Grâce aux mesures de prévention prises par les pouvoirs publics depuis les années 1980 (interdiction de l’usage du plomb dans les essences, changement des canalisations au plomb, traitement des eaux de distribution publique, amélioration de l’habitat, contrôle des émissions industrielles) l’exposition au plomb est en constante diminution.
Les sources d’exposition les plus communes représentant un facteur de risque
- Les poussières et débris de peinture des habitations construites avant 1975 (et surtout celles datant d’avant 1949), en particulier en cas de travaux de rénovation en cours ou intervenus dans les six derniers mois, pouvant contribuer à répandre le plomb.
- La fréquentation régulière d’un site industriel rejetant ou ayant rejeté du plomb dans les sols et dans l’air. Cette pratique est de plus en plus rare et de mieux en mieux contrôlée.
- L’eau du robinet contaminée par des canalisations en plomb. Les installations publiques sont désormais exemptes de plomb, mais les installations privées vétustes peuvent en contenir. Elles sont néanmoins progressivement remplacées, grâce à la réhabilitation progressive des logements anciens.
- Une activité professionnelle ou de loisir exposant au plomb : restauration de vitraux, travail dans une fonderie, fabrication de céramiques ou d’objets émaillés, fabrication de munitions ou d’objets en plomb (plombs de pêche ou petits soldats par exemple).
- L’alimentation, via la contamination des sols et de l’air par le plomb. Sont en particulier concernés les aliments qui proviennent de pays utilisant encore de l’essence au plomb (ce qui n’est pas le cas de la France).
- L’utilisation de vaisselles artisanales ou cosmétiques traditionnels (notamment le khôl) contenant du plomb.
Certaines sources d’exposition sont spécifiques aux enfants
- Un stock élevé de plomb à la naissance, hérité de la mère au cours de la grossesse.
- L’ingestion d’écailles de peinture et de poussières contaminées via le portage mains-bouche.
- Une arrivée récente en France évoquant une exposition possible dans le pays d’origine.
Le saturnisme peut être mis en évidence par un examen sanguin et ces effets peuvent être réduits avant d’atteindre l’irréversibilité, par la transmission d’information et la mise en œuvre de conseils pratiques d’hygiène quotidienne. Néanmoins, le dépistage est peu pratiqué par les praticiens libéraux en raison des symptômes peu spécifiques de la maladie qui la rend difficilement repérable.
En cas de doute, adressez-vous à votre médecin traitant qui pourra prescrire une plombémie. Cet examen est pris en charge par l'assurance maladie.
La plombémie de dépistage (consultation et acte) est prise en charge à 100 % par arrêté du 18 janvier 2005.
De même, le suivi d’un enfant avec plombémie supérieure ou égale à 50µg/L est pris en charge à 100% (ALD) depuis juin 2016.
Quelques gestes simples de prévention
- Lavez les fruits et les légumes que vous consommez
- Vous laver les mains régulièrement
- Empêchez les enfants de gratter ou de manger la peinture
- Passez une serpillière humide au lieu de balayer à sec
- Remplir un grand seau d’eau chaque matin pour éliminer le plomb accumulé pendant la nuit. L’eau du seau ne pourra pas servir pour nettoyer le sol
La production du constat des risques d'exposition au plomb (Crep) s’applique à tout le territoire français et est devenu obligatoire pour tout ou partie d’un immeuble à usage d’habitation, construit avant le 1er janvier 1949. Ces constats sont dressés par des contrôleurs techniques agréés ou par des techniciens de la construction qualifiés.
L’obligation de réaliser un Crep s’applique sur la vente (il est annexé au compromis et doit avoir moins d’un an à la date de signature de la promesse de vente), la location (il doit être annexé au contrat de bail et doit avoir moins de six ans à la date de signature du contrat de location) et aux parties à usage commun d’un immeuble collectif affecté en tout ou partie à l’habitation.
L’arrêté ministériel du 19/08/2011, entré en vigueur au 1er janvier 2012, apporte un certain nombre de modifications dans le traitement de ces constats.
En remplacement des facteurs de dégradation, cet arrêté introduit la notion de situations de risque de saturnisme infantile et de situations de dégradation du bâti.
Les situations de risque de saturnisme infantile concernent la présence de plomb dans le bien immobilier alors que les situations de dégradation du bâti concernent le risque d’effondrement d’un plancher ou d’un plafond et la présence de moisissures et d’humidité dans le logement.
En 2021, 106 constats des risques d'exposition au plomb (Crep) positifs ont été traités par l'ARS Paca.
Tout cas d’intoxication au plomb (cas de saturnisme avec une plombémie supérieure ou égale à 50 µg/l) fait l'objet d'une déclaration obligatoire à l’ARS par le médecin prescripteur de la plombémie de dépistage, et donne lieu à une enquête environnementale par les services de l’ARS. Certains services communaux d’hygiène et de santé (SCHS), ont également la possibilité de réaliser ces enquêtes selon leurs compétences.
L’enquête environnementale vise à déterminer la ou les sources de l’exposition au plomb, afin dans un premier temps de réduire l’exposition et dans le cas échéant, de procéder à l’éviction de la ou les sources.
En fonction des sources d’exposition identifiées lors de l’enquête, les services de l’ARS mettent en œuvre la procédure la plus appropriée pour réduire ou supprimer l’exposition. En l’absence de source d’exposition identifiée, ils procèdent à des enquêtes complémentaires dans les lieux de vie régulièrement fréquentés par le mineur atteint de saturnisme (crèche, école, etc.). Les services de l’ARS peuvent également réaliser des enquêtes lorsqu’un risque d’exposition au plomb pour un mineur est porté à leur connaissance.
En 2021, 110 nouveaux cas de saturnisme infantile ont été déclarés à l’ARS et 30 logements ont donné lieu à des mesures d’urgence plomb.