Les virus HPV, ou papillomavirus humains, infectent 80 % des femmes et des hommes et causent chaque année près de 6 400 cancers. Grâce à la vaccination, recommandée dès 11 ans, nous pouvons prévenir jusqu’à 90 % des infections par HPV à l’origine des cancers. En France la couverture vaccinale des jeunes demeure insuffisante au regard de la protection qu’elle offre pour leur santé future. En 2022, elle n’était que de 41,5 %[1] chez les filles et de 8,5 %[2] chez les garçons. [En région Paca, elle atteint 34,3 % pour les filles et 5,9 % pour les garçons[3].]
Un taux bien en deçà de l’objectif national de 80 % inscrit dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers à horizon 2030.
Pourtant cette vaccination, sûre et efficace, permet de protéger les enfants pour qu’à l’âge adulte ils ne développent pas de lésions précancéreuses et de cancers liés aux HPV.
[1] Couverture vaccinale des jeunes filles en 2022. Schéma complet à 16 ans. Chiffres Santé publique France, avril 2023.
[2] En décembre 2019, la Haute Autorité de santé a annoncé la recommandation de l’extension de la vaccination contre les HPV aux garçons. Celle-ci est effective depuis le 1er janvier 2021. Couverture vaccinale des jeunes garçons en 2022. Schéma complet à 16 ans. Chiffres Santé publique France, avril 2023.
[3] Lien vers le bulletin régional de Santé publique France d’avril 2023 : https://www.santepubliquefrance.fr/regions/provence-alpes-cote-d-azur-et-corse/documents/bulletin-regional/2023/vaccination-en-paca.-bulletin-de-sante-publique-avril-2023
La vaccination contre les HPV : un accès gratuit pour tous les élèves de 5e
La vaccination prévient jusqu’à 90 % des infections à HPV à l’origine des cancers. Proposer la vaccination au collège, sur l’ensemble du territoire, c’est permettre à chaque enfant d’accéder gratuitement à ce vaccin et de bénéficier de la protection contre des lésions précancéreuses et/ou de cancers. Cette campagne de vaccination contribue également à la réduction des inégalités en matière de santé.
Après une première information délivrée en juin dernier aux parents[1] sur la mise en place de cette campagne de vaccination, un kit leur sera remis courant septembre par l’intermédiaire de l’établissement scolaire. Celui-ci contient :
- un document d’information expliquant la démarche ;
- un dépliant permettant d’exposer aux parents les enjeux de cette vaccination et son importance pour la santé de leur(s) enfant(s) et les orientant vers des sources d’information complémentaires ;
- une autorisation de vaccination à signer par les parents ;
- une enveloppe de retour pour l’autorisation à remettre à l’établissement scolaire.
Organisée par le ministère de la Santé et de la Prévention et par le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, en lien avec les Agences Régionales de Santé (ARS), les rectorats et les établissements, la campagne de vaccination est destinée aux élèves de 5e. Elle se déroulera dans les établissements scolaires[2] qui accueilleront les équipes mobiles issues notamment des centres de vaccination. Composées de professionnels qualifiés et équipés, ils seront en charge de la vaccination des collégiens.
Deux doses, à 6 mois d’intervalle au minimum, sont nécessaires pour la vaccination contre les HPV. Ainsi, la première dose sera proposée à partir de début octobre 2023 afin de permettre la réalisation de la seconde dose au plus tard en juin 2024.
En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, les 62 365 collégiens en classe de 5e des 458 collèges publics et privés sous contrat de la région pourront participer à cette campagne de vaccination. Ce sont les professionnels de seize centres de vaccination, désignés par l’ARS, qui se déploieront sous forme d’équipes mobiles dans les collèges.
Une vaccination efficace et sûre pour protéger les enfants contre les cancers HPV
L’efficacité est observée dans de nombreux pays où la couverture vaccinale des jeunes adultes est élevée. C’est le cas notamment en Australie où on observe une réduction des cancers et des lésions précancéreuses du col de l’utérus et des verrues anogénitales chez les femmes et chez les hommes.
Le vaccin prévient 9 types de HPV dont 7 sont à haut risque ou potentiellement oncogènes. Il est indiqué contre :
- les lésions précancéreuses et/ou les cancers du col de l’utérus, de la vulve du vagin et de l’anus ;
- les lésions bénignes, mais très invalidantes et douloureuses qui apparaissent sur la peau et les muqueuses de l’anus et de la région génitales (verrues anogénitales ou condylomes).
Depuis plus de 10 ans, plus de 6 millions de doses ont été prescrites en France et plus de 300 millions dans le monde. Le vaccin contre les papillomavirus humains fait l’objet d’une surveillance rigoureuse dans de très nombreux pays. Les résultats d’études ont confirmé leur excellent profil de sécurité, reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé.
En France, le dispositif de pharmaco-vigilance, mis en place par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), permet de suivre rigoureusement les potentiels effets indésirables suite à la vaccination. Dans le cadre de la vaccination au collège, l’ANSM renforce son dispositif de vigilance.
La vaccination contre les HPV en pratique pour les enfants dès 11 ans
Recommandée aux filles et aux garçons[3] de 11 à 14 ans[4], la vaccination comprend 2 doses administrées à 6 mois d’intervalle. Un rattrapage est proposé aux adolescents de 15 à 19 ans non vaccinés. Dans ce cas, 3 doses seront nécessaires.
Vacciner les enfants dès 11 ans garantit une meilleure réponse immunitaire et donc une meilleure efficacité du vaccin.
Outre la possibilité de participer à la campagne de vaccination gratuite (sans avance de frais) dans les collèges pour les élèves de 5e, les parents peuvent aussi s’adresser à différents professionnels de santé : médecin, sage-femme, infirmier, pharmacien mais également à un centre de vaccination municipal ou départemental.
Chaque dose de vaccin est prise en charge à 65 % par la caisse d’assurance maladie. Le reste est généralement pris en charge par les complémentaires (mutuelles…). Pour les personnes qui bénéficient de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et de l’aide médicale d’État, il n’y a pas d’avance de frais.
Dans les centres de vaccination qui proposent le vaccin, la prise en charge est de 100 % (sans avance de frais).
Une campagne d’information pour améliorer la connaissance des parents et des enfants sur les virus HPV et la vaccination et accompagner l’ensemble des parties prenantes.
Dès le 4 septembre, l’Institut national du cancer déploie une campagne d’information en métropole et dans les départements, régions et collectivités d’outre-mer.
À destination des parents, le dispositif prévoit une campagne en radio et sur le digital. Du 4 au 30 septembre, trois messages seront diffusés, chacun ayant pour objectif de leur transmettre les éléments nécessaires à leur prise de décision quant à la vaccination de leur enfant. Ils abordent les bénéfices de la vaccination dès l’âge de 11 ans pour les filles et les garçons, la sûreté et l’efficacité du vaccin et rappellent aux parents les professionnels de santé auxquels ils peuvent s’adresser. Au-delà de la campagne proposée au collège pour réaliser le vaccin, les messages pourront contribuer à améliorer leur niveau de connaissance sur l’importance de ce geste.
Cette campagne radio est accompagnée de 4 chroniques radio « On en parle » de 1 minute dans lesquelles des professionnels de santé répondent aux principales questions des parents.
Sur le digital, les messages diffusés permettront de répondre aux questions que les parents se posent sur cette vaccination et de les diriger vers les espaces dédiés sur le site de l’Institut national du cancer.
[1] Un courrier a été adressé en juin aux parents d’enfants entrants en 5e à la rentrée 2023.
[2] Cette campagne se déroulera dans tous les collèges publics et dans les collèges privés sous contrat volontaires.
[3] La vaccination est aussi recommandée, jusqu’à 26 ans, aux hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes.
[4] La première dose peut être administrée à l’occasion du rappel dTcaP[4] prévu entre 11 et 13 ans ou avec un vaccin contre l’hépatite B, ainsi qu’avec le vaccin contre le méningocoque de sérogroupe C dans le cadre du rattrapage vaccinal.